Jaber – biographie
Tunisien né en 1938, Jaber débarque à Marseille à l’âge de 17 ans.
Cet homme plein de « boner por tos » nous a quittés en ce mois d’octobre 2021.
Ancien boulanger, boxeur et bateleur, artiste autodidacte découvert par jean Dubuffet.
Musicien ambulant, clown, poète, imitateur, mime, conteur, homme-orchestre … Jaber al-Mahjoub, connu sous le nom de Jaber, est une figure familière de la rue parisienne. Armé de son luth à trois cordes, il lui faut peu de temps pour conquérir le cœur des passants, sérénades étranges, mélodies de sa propre composition, entrecoupées de sketches semi-improvisés.
Les peintures et sculptures de Jaber, comme ses dessins, sont réalisés en jonglant avec les formes, les symboles et le rythme des couleurs dans une confusion d’expression qui n’est pas, du moins au départ, très facile à comprendre.. C’est de l’art élémentaire qui, avec son sens de l’absurde, à la limite de la folie, oscille entre art naïf et art brut sur les franges d’une forme nouvelle d’art populaire. Appelez cela l’art populaire urbain – mobile et nomade, s’il n’est pas déraciné.
Les sculptures de Jaber semblent parfois comme des totems bien plus menaçantes et moins «amicales» que l’art forain. Recouverts, comme ses tableaux, avec des inscriptions vagues évoquant le nom de régions ou pays, comme « Corsisa », « Auvergne », « Espagne », ces modèles en plâtre peuvent être facilement identifiés grâce à leurs grandes signatures en lettres moulées à côté d’une date invariablement fantaisiste : JABER 1995 ou JABER 1830. Certaines compositions représentent des allégories exprimant la lutte pour la vie : une série d’animaux se dévorent les uns les autres avec, au dos, son double totémique, l’âne – un souvenir de son pays natal, la Tunisie et l’incarnation de la pudeur, dont il ressent un respect particulier.
Comme les musiciens de rue qui ne savent pas lire une note mais qui ne font qu’un avec leur instrument, Jaber a développé, par des contacts quotidiens avec le public, une connaissance instinctive, Jaber a besoin de réinventer son monde à sa façon. Pour Jaber, comme pour tous libres penseurs, une petite création et un chef d’œuvre ne sont jamais très éloignés, la création est une lutte quotidienne et demain reste encore à accomplir.
Jaber se désigne lui-même comme « l’idiot heureux ». Son œuvre – peintures, sculptures et chansons de caractère obsessionnel – exprime l’immédiateté de son expérience de la vie. C’est Jaber lui-même qui est art brut.
Principales expositions en solo (1970-2000)
1971 : Plainfield Festival of art (USA)
1977 : American Center for students and Artists, Paris
1978 : Foire Internationale d’Art, Paris
1978 : Procope, Paris
1978 : Salon d’hiver, Paris
1979 : Nouveau Salon de Paris
1980 : Salon d’Hiver, Paris
1983 : L’Aracine, Neuilly sur Marne
1983 : Galerie Alif Ba, Casablanca, Maroc
1984 : Galerie L’Oeil de Buf, Paris
1985 : Autour de Chaissac, Eymoutiers
1986 : Les Indomptés de l’Art, Besancon
1986 : Galerie Es Llimoner, Ibiza, Espagne
1986 : Seguda Bienal de la Habana, Cuba
1987 : L’Art Brut, Blanc Mesnil
1987 : Les Elephants sont parmi nous, Musée de Dieppe
1988 : Galerie Jacques Karamanoukian, Detroit, USA
1988 : Musée d’art Moderne de la ville de Paris
1990 : Galerie Michèle Sadoun, Paris
1990 : Galerie Marc Espinosa, Paris
1993 : Galerie Scavongelli, Rome et Paris
1994 : Galerie Michel Ray, Paris
1995 : Galerie El Haouaini, Le Caire, Egypte
1996 : Les Jardiniers de l’Art Bègles
1997 : Galerie Saslow, Chicago, USA
1997 : Halle St Pierre, Paris
1998 : Galerie du Hof, Butgenbach, Belgique
1999 : Stadshof, Zwolle, Pays-Bas
2000 : Outsider Art Fair New-York, USA
2015 : Artes, Barbizon, France
2021 : Rentre à Beaubourg dans la collection Bruno Descharmes